Microchess 1976 - Echecs et informatique sur PC-Windows

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Moteurs

Microchess 1976
Le premier moteur d'échecs grand public



Bien avant Sargon 1978, remake du Sargon I des époux Spracklen, Bill Forster avait déjà réécrit en C le code du tout premier moteur d'échecs grand public de l'histoire, à savoir le Microchess de Peter Jennings, commercialisé à partir de 1976. Ce "Microchess 1976" fonctionne sur nos PC modernes avec le protocole Winboard grâce aux développements supplémentaires de l'allemand Andre Adrian.



Historique, mais très mauvais joueur...

Au milieu des années 70, Peter Jennings est un jeune canadien touche à tout qui vient de terminer une maîtrise de physique et de mathématique, complétée d'un MBA de finance et de marketing. Diplômé mais fauché, il a acheté un micro-ordinateur personnel d'entrée de gamme, le Kim-1, une machine à base de processeurs 6502 vendue moins de 300 dollars. C'est avec ce modeste matériel qu'il a développé, en langage machine, le tout premier moteur d'échecs grand public de l'histoire.


Le Kim-1 (qui était vendu sans "carossage") avec un magnétophone à cassettes sur lesquelles les programmes étaient stockés (photo de Peter Jennings).

Microchess a été adapté par la suite au processeur 8080 puis a servi de base aux ordinateurs d'échecs Commodore Chessmate et Novag Chess Champion MK II. Autrement dit, il était présent sur toutes les plateformes de l'époque et ses ventes se comptent en millions d'exemplaires. Pourtant il est moins populaire aujourd'hui que le Sargon I. Probablement parce qu'il jouait vraiment très mal. N'importe quel joueur un peu aguerri pouvait facilement en venir à bout.  Sur le contrôle de temps 40/2, CCRL le classe à moins de 600 Elo. Je n'ai pas testé sa force au contrôle de temps 40/15 mais je doute qu'il dépasse 1000 Elo.
Peter Jennings était un bon programmeur mais il a dû s'adapter à la très faible mémoire vive du Kim-1 :  1 Ko seulement
(1). Le moindre octet disponible a été utilisé et on peut dire que le code a été formidablement optimisé ; mais dans un si faible espace, il est impossible, quoi qu'on fasse, de faire tenir un gros cerveau.  
Par ailleurs la fréquence d'horloge du 6502, 1 Mhz, limitait considérablement les capacités en calcul du moteur ; il ne fallait donc pas trop charger l'évaluation. En dépit d'une évaluation légère, Microchess n'était pas capable d'explorer au delà de trois coups en profondeur, ce qui le rendait très faible tactiquement et ne lui permettait pas d'avoir un jeu offensif efficace. Bref, comme Sargon mais en pire !

...et sans descendance !

Alors que les Spracklen ont continué à faire évoluer Sargon, donnant naissance a une lignée de moteurs dont les derniers descendants ont pu enfin donner satisfaction au delà des simples joueurs d'échecs occasionnels, Peter Jennings s'est rapidement désintéressé de Microchess. Le moteur a migré sur les autres supports en ne bénéficiant que de très cosmétiques améliorations. Ses faibles performances ont même contribué à alimenter longtemps un chess engine bashing qui a perduré jusque dans les années 90.  


Style : poussif

Microchess avait quelques connaissances positionnelles - que Jennings avait eu la bonne idée de tirer en totalité du fameux "Mon système" de Nimzowitsch. Adopter les principes hypermodernes de Nimzo était une bonne idée compte tenu des déficiences du moteur. Remplir l'évaluation avec les principes de Siegbert Tarrasch aurait probablement donné un moteur encore plus faible. Ne vous étonnez donc pas de voir Microchess jouer de manière poussive. Son principal intérêt est historique mais il fera quand même un amuse-gueule passable pour les joueurs ayant un peu progressé dans la connaissance du jeu.


Microchess en fonctionnement vu sur l'écran d'un micro-ordinateur TRS-80.

Téléchargement et installation

On trouve le moteur à télécharger sur la page d'Andre Adrian. Mais pour vous éviter d'avoir à le chercher dans ce fouilli je vous propose plutôt de le prendre sur mon espace Mega. Vu son poids compressé (6 Ko), il ne l'encombrera pas beaucoup !

Télécharger Microchess depuis mon espace Mega ?

Moteur Winboard, Microchess ne fonctionne pas avec Lucas Chess et Mayura Chess Board. Je n'ai pas réussi non plus à le faire tourner avec Crafty Chess Interface. Il semble fonctionner parfaitement par contre avec Arena et avec PyChess.  


Installation dans Arena

L'installation dans Arena a besoin d'être détaillée : menu "Modules" > "Installer nouveau module" et allez chercher le fichier "microchessw.exe". Arena vous demande si l'engine est un UCI ou un Winboard. Répondez "Winboard". Comme Microchess est un "vieux" Winboard, mieux vaut le préciser à l'interface car j'ai eu des problème avec le moteur en mode Wb-2 : menu "Modules" > "Gérer", onglet "Détails", onglet "Général" et dans le champ "Type" changer "Winboard" pour "Winboard (vieux)".


Installation dans PyChess

Avec PyChess : menu "Éditer" > "Moteurs" puis bouton "Nouveau"... Utilisez le navigateur pour localiser le fichier "microchessw.exe" puis "Ouvrir".

Remarque : avec Arena il ne semble pas possible de faire jouer le moteur contre lui-même ou contre un autre moteur. Après le premier coup, Microchess plante. Ça marche par contre avec PyChess.


Bibliothèque d'ouvertures

Bien entendu, MicroChess n'employait aucune bibliothèque d'ouverture et ni Forster ni Adrian n'ont jugé utile d'y remédier. Avec Arena, on peut facilement conduire le moteur vers une bibliothèque au format Abk. Voici la méthode : menu "Modules" > "Gérer", choisir Microchess dans la liste des moteurs, onglet "Bibliothèque" ; cocher "Utiliser bibliothèque principale d'Arena" ou faire un autre choix de bibliothèque avec le sélecteur de fichiers (ne pas oublier dans ce cas de décocher la bibliothèque principale).
Si vous n'avez pas de bibliothèque abk adéquate sous la main, en voici deux, que j'ai créé pour le moteur The King de Chessmaster l'une avec des parties de Nimzowitsch, l'autre avec des parties de Peter Leko, joueur contemporain fortement défensif :

Télécharger la bibliothèque Nimzo.abk ?

Télécharger la bibliothèque Leko.abk ?

Ce sont de petites bibliothèques qui ne fourniront au maximum que les six premiers coups de la partie - donc compatible avec le faible niveau de jeu du moteur.

Rob Rob, juillet 2024


(1) Le 6502 était capable d'adresser 64 Ko mais à l'époque, la mémoire RAM était vraiment hors de prix. C'est la RAM qui a été sacrifiée pour que le Kim-1 puisse être vendu très peu cher. Le Kim-1 aurait disposé de seulement 16 Ko, que Jennings aurait certainement pu faire de Microchess l'équivalent d'un Sargon I.


 
 
 
 
 
 
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